1/ L'importance des médias dans la Seconde Guerre mondiale et sous l'occupation.
Pendant la seconde guerre mondiale et sous l'occupation, les médias ont joué un rôle important en diffusant beaucoup d'informations aux civils avec les journaux, la radio, les actualités cinématographiques. Mais ces médias ne disaient pas toujours la vérité : les civils devaient se méfier des informations mensongères, de la propagande et de la censure. C'est pourquoi certains d'entre eux écoutaient les radios étrangères comme Radio Londres...
Mais la Gestapo était rusée et surveillait les communications : des fourgons spéciaux équipés d'une antenne tournante (un radio-goniomètre) détectaient les signaux radios et indiquaient la direction de l'émetteur T.S.F . Le fourgon se déplaçait dans la ville; avec plusieurs relevés, l'émetteur était localisé précisément par triangulation. Ensuite la Gestapo ou la Milice fouillaient les habitations suspectes et arrêtaient les résistants. (Voir l'exercice de géométrie sur le Matou Matheux).
"Vous aviez vos portraits sur les murs de nos villes Noirs de barbe et de nuit hirsutes menaçants Mais à l'heure du couvre-feu des doigts errants Avaient écrit sur vos photos Morts pour la France Et les mornes matins en étaient différents"Extrait du poème de Louis Aragon "L'Affiche rouge"
La censure, c'est la suppression de certains articles de journaux, la coupure des passages d'un livre, d'un film, d'un reportage ou d'une émission de radio, parce qu'ils sont en défaveur du pouvoir ou qu'ils sont jugés dangereux pour la sécurité du pays.
Sous l' occupation, tout ce qui était écrit, filmé ou dit à la radio était sévèrement contrôlé par le gouvernement avant d'être publié. Certains ouvrages étaient interdits, même des livres d'école (Par exemple le manuel d'histoire Mallet et Isaac.)
La censure, symbolisée par une paire de ciseaux, montre à quel point les autorités se méfiaient du pouvoir immense de la parole, de l'image et de l'écrit pendant la seconde guerre mondiale.
2/ Les Français face aux restrictions des libertés
Voici le texte d'une affiche allemande de 1940 destinée à la population française (Merci à Marion de nous l'avoir prêtée):
le décret suivant entre immédiatement en vigueur:
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Face à toutes ces restrictions, certains citoyens réagissent et décident de résister, ce qui n'est pas facile. L'Appel du Général De Gaulle le 18 juin 1940 encourage les Français à ne pas accepter la défaite. Cet appel est répété à radio-Londres les jours suivants. Au début les résitants sont très peu nombreux : quelques militaires, des intellectuels, des hommes et des femmes de tous milieux décidés à défendre leur liberté. Leur nombre augmente quand la création du STO décide les jeunes à rejoindre les maquis pour ne pas aller travailler en Allemagne, comme l'explique la chanson ci-dessous:
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Les actions de résistance pouvaient prendre des formes variées:
- collecter des renseignements sur les habitudes de l'ennemi, transmettre des messages, des plans, servir d'agent de liaison,
- faire des graffitis, coller des affiches, distribuer des tracts,
- propager des nouvelles favorables aux Alliés, appeler les gens à réfléchir sur ce qu'ils entendent à la radio,
- imprimer des affiches, des tracts, préparer des journaux clandestins,
- organiser des réunions, créer des groupes clandestins avec des noms de code pour chaque personne,
- fabriquer de faux papiers d'identité pour les personnes entrant dans la clandestinité,
- transmettre des messages aux résistants ou aux Alliés par TSF,
- collecter des armes et de l'argent pour le groupe, recevoir des parachutages de vivres, d'armes et de munitions,
- cacher des résistants, des Juifs, des aviateurs ou des agents alliés, faire passer la frontière à des réfugiés,
- rejoindre les maquis pour faire des sabotages, faire dérailler des trains, détruire des ponts, attaquer des convois militaires...
- refuser les lois de la collaboration, perturber le fonctionnement des administrations (sabotage),
- "noyauter" les services administratifs (police, renseignements, préfectures) en y plaçant des hommes fidèles à la Résistance.
Les résistants devaient se montrer très discrets dans leurs actions, leur rendez-vous, leurs réunions. C'était souvent des gens en apparence "sans histoire" comme des médecins, des commerçants etc. Beaucoup de femmes ont joué un rôle essentiel dans la résistance en tant qu'infirmières, postières, secrétaires-dactylos, agents de liaison...
La collaboration
D'autres Français, qui étaient favorables à Hitler ou au gouvernement de Vichy, ont choisi de collaborer avec l'ennemi, par exemple en s'engageant dans la Légion des Volontaires Français (LVF), dans la Milice, ou bien en en dénonçant des Juifs ou des résistants, par des lettres de délation comme celle-ci:
Le courage de refuser
Sous l'occupation et dans la France de Vichy, les fonctionnaires devaient appliquer les nouvelles lois, car ils étaient au service de l'état. Mais certains ont refusé d'exécuter les consignes du gouvernement de Vichy. C'était pour eux une façon de résister, comme l'a fait le célèbre préfet Jean Moulin, qui n'a pas accepté ce rôle contraire à ses idées. Son attitude courageuse contre la collaboration lui a vallu d'être révoqué (renvoyé). Il est ensuite entré dans la Résistance. Des militaires aussi ont refusé les ordres du gouvernement avant de rejoindre les Forces Françaises Libres, comme l'équipage du sous-marin Casabianca à Toulon en novembre 1942 (commandant Lherminier).
Cependant, cette attitude de refus n'était pas courante, la majorité des agents de l'état ont accepté d'appliquer des lois souvent injustes et liberticides, de participer à la restriction des droits des Français, à la persécution des Juifs, à la traque des résistants. Mais refuser des ordres d'une autorité n'est pas une chose facile, cela demande une grande force de caractère et beaucoup de courage. En classe, une petite expérience de psychologie nous a permis de le constater:
Une expérience sur la soumission à l'autorité (D'après le compte-rendu de Charlotte, Lucile, Justine, Romane et Margaux) L'expérience que nous avons réalisée en classe parle de l'autorité que quelqu'un prend en donnant des ordres à des personnes et qui profitent de leur pouvoir pour en faire souffrir d'autres.
Un matin, le maître a fait semblant de s'énerver, il a dit qu'il allait infliger des sanctions au sujet de l'orthographe. Il a interrogé une élève, Justine, et lui a dicté une phrase au tableau.
Justine a fait une erreur, alors le maître a demandé à une camarade, Lucile, de lui infliger la sanction qu'elle voulait (des lignes par exemple). Lucile a longuement réfléchi, puis a décidé de ne pas lui donner de sanction.
Pourquoi ? Elle n'a pas eu envie de profiter de son pouvoir, elle n'a pas voulu se mettre à la place du maître. Elle a gardé son statut d'élève.Le maître a alors demandé :
- "Quelqu'un d'autre veut-il lui donner une sanction ?"
Plusieurs élèves ont levé le doigt et ont proposé des punitions.
- Alors, le maître a expliqué que tout ceci était une mise en scène. Il nous a demandé de réfléchir à ce qui s'était passé.
- Lucile a fait preuve de conscience en défendant sa camarade. En refusant le mauvais rôle qu'on lui donnait, elle a résisté.- - Les autres ont voulu profiter de leur pouvoir injustement, simplement parce que le maître (l'autorité) leur accordait ce pouvoir. Ceux qui avaient proposé une sanction ont reconnu que c'était injuste d'agir ainsi. Ceci a été un acte d'inconscience de leur part.
Durant la seconde guerre mondiale, certaines personnes ont profité de leur pouvoir sans réfléchir à ce qu'elles faisaient. S'ils portaient un uniforme ou s'ils avaient comme rôle d'être chef, ils faisaient souffrir des personnes innocentes. Mais peut-être aussi qu'ils étaient terrifiés d'aller dans des camps de concentration, alors ils obéissaient. Les rares gens qui ont fait comme Lucile risquaient d'être punis. Ceux qui ont agi comme Lucile étaient les résistants. Les autres n'ont rien fait, ils sont restés passifs.
Cette mise en scène rappelle l'expérience de Milgram, réalisée en 1963 dans une université américaine. Celle-ci montrait comment le fait d'être mis en condition par une autorité ou par un groupe réduisait la part de conscience et de libre arbitre des êtres humains. Lorsqu'une personne reçoit d'une autorité supérieure un ordre ou un rôle qui fait d'elle un bourreau, il n'est pas certain qu'elle réfléchisse au mal qu'elle peut faire. Il est souvent plus confortable d'obéir que de remettre en cause l'autorité, plus facile d'accepter que de se révolter.
- En préparation:
- - La propagande et culte de la personnalité dans les différents régimes (d'après des albums de Tintin)
- - Le STO (d'après un documentaire TV)
- - La vie quotidienne dans la France occupée
- Les restrictions, le rationnement, le marché noir.