Sortie des classes de CM de l'école de Ceyreste sur les lieux du débarquement de Provence en 1944

organisée le 26 avril 2002 par l'association "Le Souvenir Français" (Comité de Ceyreste - Président J. Cl Vincent)

1/ LE MUSEE DES TROUPES DE MARINE A FREJUS (Var)

photo souvenir musée des tropes marines à Fréjus

"Nous sommes accueillis au musée par M. SANCHEZ, Président du Souvenir Français de Fréjus, M Rasavi Zaoïtra, porte-drapeau, en grand uniforme, avec leurs décorations, ainsi que par Madame Suzanne Lauvray, porte-drapeau, née en 1914, qui nous accompagneront partout en nous donnant toutes sortes d'explications.

Ce Musée a pour but de présenter de précieuses collections d'armes, d'uniformes et des documents, donnant une idée de l'oeuvre des Troupes de Marine dans les anciennes Colonies françaises et dans la défense de la France sur son propre sol.

Nous suivons les siècles en regardant, dans les vitrines, sabres et sabres-glaives, pistolets et fusils ( voir quelques croquis). On nous explique que les fusils ne tiraient qu'un coup et que les tireurs étaient par deux: quand l'un tirait, l'autre rechargeait son fusil. On voit que la portée des fusils augmente rapidement après la fin du dix-huitième siècle.

dessin armes

 vaisseau 2 rangs  boulets
 armes  canons

fusils

Nous examinons les plaques et insignes de différentes tailles, par exemple des plaques de shako de 1812, de petites tailles, fixées sur la coiffe appelée shako, une sorte de képi, légèrement conique. Nous avons sous les yeux des couvre-chef de toutes formes: képis, shakos, coiffes de méhari avec voile sur la nuque, casques coloniaux...) ainsi qu'une belle selle de dromadaire. Le dromadaire était la monture des méharis (voir croquis).

dessins


Au mur sont exposées des affiches pour inciter les jeunes gens à s'engager dans les Troupes Coloniales.

La Guerre de 1870
Nous sommes devant des peintures représentant, l'une des scènes de combat dans une maison en ruine et l'autre une maison neuve avec un drapeau tricolore en beme au dessus de la porte. Madame Lauvray nous raconte comment, les 31 Aout et 1 Septembre 1870, les hommes de la Division Bleue du 4ème Régiment de Marine ont résisté jusqu'au bout contre les attaques des Prussiens et ont retardé leur avance. Ces combats se livrèrent à Bazeilles, dans le département du Nord, au Sud de Sedan, dans une maison qu'on a appelée " Maison de la dernière cartouche " et qui a été restaurée en 1999 par Le Souvenir français. Les armes et uniformes français et bavarois qui y furent trouvés sont exposés au Musée.


armes

Les Guerres de 1914 et 1939

Nous regardons les armes et uniformes de l'Armée de Marine en 1914 ainsi que des médailles. Monsieur Sanchez nous résume les évènements de la fin de la guerre 1939-45, avec les noms des généraux des différentes armées, en particulier les débarquements de Normandie et de Provence.
Des documents dans une vitrine attirent notre attention :
- Une lettre manuscrite du Général de Lattre de Tassigny du 15 juin 1944 au Général Magnan
- Un message du Général de Lattre du 18 juin 1944 à la gè-e D.I.C.
- Une citation du Régiment de Tirailleurs sénégalais du 7 novembre 1944 signée Général de Gaulle.

Nous admirons la " voiture automobile " du Général Gallieni.

Le matériel militaire exposé dans le parc:

- Un canon

- Un char AMX-13 portant le nom de "Bazeilles " (à droite)
- Un affût de côte de 1809 Mayotte
 

 AMX 13
 EBR

 - Un engin blindé de reconnaissance ( 21ème RIMa de Fréjus ) de Côte d'Ivoire (ci-contre)

- Une baleinière du Chari 1920 (sorte de jonque en métal de 8 m de long)


2) A FREJUS - PLAGE

La plage est rectiligne, sur 200 mètres environ bordée par un boulevard et des immeubles.

Au milieu se dresse un monument " A l'Armée noire " C'est un très bel ensemble de cinq statues en bronze grandeur nature, un officier, un sergent chef, trois soldats tous africains.
C'est François Léotard, alors Ministre de la Défense, qui, ayant découvert une miniature, l'a fait agrandir pour la placer dans la ville, sur la plage, non loin des lieux du débarquement de Provence, en 1994 en l'honneur des années sénégalaises et africaines qui ont combattu avec les Français pendant les deux guerres de 1914 et de 1939.

Léopold Senghor écrivit de Dakar à François Léotard, pour le remercier, et quelques mots ont été gravés sur ce monument qui symbolise l'unité des Troupes africaines et françaises dans le patriotisme:

Passant, ils sont tombés
fraternellement unis
pour que tu restes français

(Léopold Sedar Senghor)

 

   Plaque "à l'Armée Noire" de L. S. Senghor
   staue en bronze

Lire les paroles de "Les Africains" et des chants de la libération

LES EVENEMENTS PRECEDANT LE 15 AOUT 1944

Monsieur Sanchez nous explique que, lorsque les navires alliés se sont approchés, ils n'ont pu débarquer, car tout le long de la plage se dressait un mur antichar de deux mètres de haut et que, à chaque extrémité de la plage, était disposée une pièce d'artillerie balayant la plage.
C'est pourquoi la flotte se dirigea, une partie à l'Est au Dramont à 6 km environ et une partie à l'Ouest à La Nartelle entre Sainte Maxime et Grimaud, à 15 km environ.

AU DRAMONT

Nous sommes sur les lieux-mêmes du débarquement des Forces alliées venues chasser l'armée allemande.

péniche de débarquement

Nous y voyons une péniche de transport pouvant contenir 120 passagers, très serrés, car l'embarcation est de petites dimensions. Sur la coque on lit US.282.
A côté se trouve une plaque à la mémoire de l'Amiral américain Henry Kent HEWITT, et des hommes de la 7e Armée américaine (36ème division d'infanterie aéroportée) et de la lère Armée française.

Amiral Hewitt

LES EVENEMENTS DES 14 ET 15 AOÜT 1944

La flotte s'était, comme on l'a dit, rabattue en partie sur le Dramont, et le 14 août un commando français de 30 hommes a tenté de débarquer de nuit, en avant garde. Mais ils passèrent sur un champ de mines et tous périrent.
Le 15 août au matin, toutes les péniches furent mises à l'eau en même temps, 150 en tout. Elles se mirent en ligne et se portèrent aussitôt sur la plage avec succès.
Les corps d'armée avancèrent les jours suivant en Provence (ils arrivèrent à La Ciotat le 21 août).
Le bilan est de 4.042 morts dans cette action.

 

GMC

Camion GMC 6x6 modèle 1942

Alfred Caravano a vécu le débarquement de Provence. Deux ans plus tôt, le 8 novembre 1942, il avait assisté au premier débarquement américain sur les côtes d'Algérie. Engagé dans l'armée du général De Lattre de Tassigny, il a participé à de nombreux combats en Tunisie, en Italie (Naples, Monte Cassino) puis a débarqué en août 1944 sur une plage de Cavalaire avec son camion GMC chargé de munitions.

Il raconte qu'en cherchant sa route dans la région de Pierrefeu-du-Var, il s'est arrêté en chemin pour demander à une petite fille où se trouvait le village; elle a couru vers la ferme de ses grands-parents en criant "Pépé, pépé, c'est des Français, c'est des Français !". Il en garde un souvenir ému.

Fin août 44, il a conduit un groupe de tirailleurs africains à Ceyreste, sans se douter qu'il irait vivre dans ce village trente ans plus tard.

 

Deux avions mythiques des forces alliées: le Mustang 51P américain et le Spitfire britannique

 Mustang P 51

 Spitfire

 

"Les avions, c' était pour moi, petit et adolescent , le symbole même de la
liberté, par leurs rugissements soudains dans le ciel... Comme dans l'Empire du Soleil.: le P 51 est la Cadillac du ciel ."

Philippe Lavergne

LECTURE PAR M. SANCHEZ, Président du Souvenir Français de Fréjus, d'un extrait de son discours pour honorer la mémoire des Américains venus aider les Français et donner leur vie pour qu'ils retrouvent la liberté.

M. Sanchez

4/ VISITE DE LA NECROPOLE DES SOLDATS D'INDOCHINE

C'est un monument important au Nord de St. Raphaël : un immense cimetière avec des formes courbes et droites harmonieuses. Sur le mur de façade on voit en bas-relief deux combattants indochinois soutenant leur pays, et sur une plaque:

MEMORIAL DES GUERRES EN INDOCHINE (1950-1954)
En souvenir de ceux qui ont donné leur vie pour leur liberté contre le Viet-Minh.mémorial des guerres en Indochine

Nous pénétrons dans une Salle de Reconstitution des batailles les plus importantes avec des maquettes indiquant par de plaques lunineuses les quatre phases de chaque combat. De nombreuses cartes sont au mur pour repérer ces lieux. On peut aussi feuilleter un livre de photos et documents pour chaque bataille.

Nous parcourons ensuite les passerelles de la Nécropole. On y trouve des casiers portant des noms de tous pays, vietnamiens surtout, mais aussi algériens, africains, français, américains, ( mais presque tous les Américains sont à Washington dans un immense cimetière). Ils contiennent quelques restes des combattants. On compte 17.253 morts.
Plus loin sur un très long mur sont inscrits les noms de ceux dont les corps ont été rendus à leurs famille et se trouvent en France, environ 35.000 de 1950 à 1954. Au rez-de-chaussée, une plaque horizontale recouvre un ossuaire de 3152 morts non identifiés.

liste des victimes


Près de là un lieu de prière est destiné aux croyants des quatre religions des défunts chrétiens, musulmans, juifs et bouddhistes.

Cette visite nous a beaucoup impressionnés et nous a montré la valeur de la liberté et de la paix."

Texte de Mme Portalis

Christiane Portalis

Le " Souvenir Français " est une association non-politique, reconnue d'utilité publique, dont la mission est de perpétuer le souvenir de ceux qui sont morts pour la France au cours de son histoire et d'entretenir les tombes et les monuments élevés à leur mémoire.

(Adresse : Souvenir Français, Comité de Ceyreste, B.P. 22 - 13600 Ceyreste)

à visiter: le mémorial du débarquement de Provence au Mont Faron (Toulon)

le site du débarquement de Provence: http://www.chez.com/provence44/frame/index1.html

Merci à Madame Portalis pour son texte et ses croquis.

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