I Conducteurs et isolants : tests, résistance, microampèremètre, notion de circuit en série, dérivation, diodes, sens du courant, polarité, inverseur.
II Les effets de l'électricité : l'effet Joule, l'effet lumineux, effets chimiques, électromagnétisme.
III Applications de l'électroaimant: sonnette, télégraphe, haut-parleur, moteurs électriques, tranformateurs...
IV Produire de l'électricité : piles, accumulateurs, générateurs électro-magnétiques, courant alternatif et continu, photopiles.
Autres chapitres et expériences:
I - A. Conducteurs et isolants
Avec une pile, des fils et une lampe de 3,5 V, on teste le passage du courant dans différents matériaux, que l'on classe ensuite en conducteurs ou isolants.
Matériel : pile de 4,5 V, 3 cordons à pinces, lampe ou moteur, objets à tester: Avec ce dispositif, nous avons pu constater que les métaux comme le cuivre, le zinc, le plomb, l'aluminium et l'acier sont de bons conducteurs de l'électricité.
Par contre, le bois, les plastiques, le papier, le carton, les tissus, la peinture, le verre et la porcelaine ne semblent pas conduire le courant. On les classe parmi les isolants:
I - B Notion de résistance
Nous testons cette fois une mine de crayon gris, c'est à dire un petit barreau de graphite (Le graphite est fait de carbone pur.) Nous constatons que la lampe s'éclaire faiblement. Même constat avec un fil fin d'acier au carbone; on peut même régler l'intensité lumineuse de la lampe.
Cela montre que le graphite ou le fil fin d'acier réduisent la quantité d'électricité qui traverse le circuit; ces matériaux opposent une résistance au passage du courant.
Nous remarquons que l'eau du robinet laisse passer un peu de courant. Elle n'est donc pas un isolant. De même pour le bois, le carton, les tissus ou le papier s'ils sont mouillés.
Ces composants électroniques ne laissent passer qu'une faible quantité d'électricité. Ils présentent une résistance au passage du courant. Résistance, mine de crayon en graphite, diodes luminescentes, thermistances, diode Zener:
Dans le montage ci-dessous, on se sert de la résistance ajustable pour régler l'intensité d'une lampe ou la vitesse de rotation du moteur:
Voir les expériences "GéGé électricité" Remarque : plus le fil (ou le barreau de graphite) est long, plus sa résistance est élevée.
Avec ce montage en série, les lampes brillent faiblement: nous comprenons qu'elles possèdent elles-mêmes une résistance.
Questions : L'eau conduit-elle l'electricité ? Et le corps humain ? Le test réalisé avec la lampe témoin ou le moteur semble indiquer que non. Peut-être qu'il ne passe pas assez d'électricité pour qu'on le détecte...
Expérience avec un moteur électrique de précision pour montrer que l'eau salée conduit l'électricité:
Voir la vidéo (format wmv 1 Mo) Même expérience avec une lampe:
On voit que le filament brille très faiblement: Même expérience avec un milliampèremètre dans le circuit: Sur le cadran ont lit une intensité de 25 milliampères (25 mA = 0,025 A)
I - C Nous affinons ce test en employant un microampèremètre, c'est à dire un instrument capable de mesurer des courants très faibles (galvanomètre).
Dès que les sondes plongent dans l'eau, l'aiguille du galvanomètre dévie. Cela montre que l'eau du robinet laisse passer une certaine quantité de courant. Cette eau est faiblement conductrice de l'électricité. En d'autres termes, elle présente une résistance élevée.
Si nous posons les doigts sur les sondes, l'aiguille dévie légèrement. La déviation est plus marquée si les doigts sont humides. Même avec une pile de 4,5 V, le corps humain laisse passer un courant électrique de très faible intensité (quelques microampères). A des tensions supérieures à 30 V, il est dangereux de toucher les fils électriques : on ressent une secousse et il y a risque d'électrocution.
Avec ce microampèremètre, on met en évidence le passage du courant dans le corps humain. C'est normal car le corps humain contient de l'eau salée. Le courant passe plus facilement si les doigts sont humides. Ici on lit environ 18 microampères, c'est à dire 0,000 018 A.
(résistance faible ou nulle.) |
(résistance élevée.) |
(résistance infinie) |
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I - D Circuits électriques, schématisation: en construction
Détail d'un interrupteur à deux positions: ![]()
Gifs animés:
Circuit en série: les deux interrupteurs sont placés l'un à la suite de l'autre dans le circuit. Ils doivent être actionnés l'un et l'autre pour que la lampe s'éclaire:
Ces deux interrupteurs sont placés en parallèle* de façon à ce que l'un ou l'autre permette le passage du courant:
On peut dire "en parallèle" ou "en dérivation"
Avec un circuit "va-et-vient" comme celui-ci, on peut allumer ou éteindre une lampe d'éclairage à partir de deux interrupteurs situés aux extrémités d'un couloir. I - E Les diodes et le sens du courant - notion de polarité
On utilise une pile de 4,5 V, une lampe, des fils et une diode. On relie la lampe à la pile par l'intermédiaire d'un fil (fil blanc). Un autre fil soudé à la pile est laissé libre (fil vert).
1/ On place la diode entre la borne libre de la pile et le fil vert: la lampe s'allume. Cela montre que la diode laisse passer le courant (elle est conductrice).
2/ On retourne la diode (observer la petite bague argentée). Cette fois la lampe ne s'allume pas !
On en arrive à une conclusion simple: la diode ne laisse passer le courant que dans un seul sens.
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On peut renouveler cette expérience avec une diode d'un autre modèle. Remarque: on obtientle même résultat en retournant la pile car cela inverse le sens du courant.
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Avec un moteur électrique à aimants (moteur de jouet par exemple), on voit bien que le sens de rotation dépend du branchement de la pile.
Avec des interrupteurs à trois pôles, on peut facilement réaliser un inverseur de sens de marche:
Schéma animé d'un inverseur de sens de marche pour moteur électrique (on utilise deux interrupteurs à deux positions)Application: voir les pages Meccano et grue |
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Vocabulaire à retenir:
Le courant électrique a un sens. Par convention, on dit qu'il circule de la borne + vers la borne - de la pile.
La diode est un composant polarisé : elle n'accepte qu'un sens de circulation du courant.
Quand on "retourne" un élément dans le circuit, on dit que l'on inverse sa polarité.
II - Les effets de lélectricité.
A - Effet thermique
On place un barreau de graphite (une mine de crayon gris) entre les pinces des fils de notre alimentation variable. On règle la tension à 12V; lintensité atteint 3,5 A. Le barreau chauffe rapidement et devient rouge vers le milieu. Les pinces aussi sont brûlantes.
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Ceci montre que lon peut produire très facilement de la chaleur à partir de lénergie électrique.
Cest leffet thermique de lélecticité, découvert en 1841 par le physicien anglais James Joule.
On utilise donc leffet Joule dans tous les appareils électriques destinés à produire de la chaleur: radiateurs, fours, plaques de cuisson, fer à repasser, sèche-cheveux, bouilloire, friteuse, thermoplongeurs des machines à laver...
Expérience n°2
Avec une simple résistance plongée dans un tube à essais, nous avons pu faire boullir de leau. Cest le principe du thermoplongeur:
II - B Effet lumineux par incandescence
Si lon applique les lamelles dune pile de 4,5 V sur les bornes dune petite ampoule, celle-ci se met à briller. Cela montre que lon peut produire de la lumière grâce à lélectricité.
Observons de près notre ampoule de 3 V. Nous remarquons quelle comporte deux tiges métalliques entre lesquelles est fixé un filament:
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Avec lalimentation ajustable, nous appliquons dabord une faible tension à la lampe et nous laugmentons progressivement. Le filament rougit puis devient jaune-orangé avant dêtre blanc. Cest à ce moment quil éclaire le plus. On dit quil est incandescent (mot tiré du nom chandelle):
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Voir l'expérience en images (site année 2000)
Cest parce que le filament chauffe fortement quil émet de la lumière. La lampe à incandescence est une application de l'effet thermique du courant électrique.Dans une lampe à incandescence, le filament est fait dun métal qui résiste aux hautes températures : le tungstène (point de fusion 3410°C, symbole W, voir la table des éléments chimiques).
Ci-dessous: le filament fondu d'une lampe de projecteur de diapos: ![]()
Il existe dautres appareils déclairage électrique comme les tubes fluorescents de notre classe, les lampes économiques "fluocompactes" et les diodes luminescentes. Ces appareils n'éclairent pas grâce à l'effet Joule mais par les propriétés particulières de l'électricité dans les gaz à faible pression, ou par celles de certains métaux.
II - C Effet électrochimique : électrolyse de l'eau, galvanisation, etc. Chapitre en construction
On place un fil électrique à proximité dune boussole. Lorsquon fait passer un courant dans le fil, laiguille aimantée dévie légèrement.![]()
Voir la vidéo (1 Mo)
Cela montre que le courant électrique crée un champ magnétique autour du fil quil parcourt.En d'autres termes, Le fil traversé par un courant se comporte comme un aimant.
Pour mieux visualiser cet effet, nous enroulons plusieurs tours dun fil verni autour dune bousole. Quand un courant traverse notre bobine, laiguille dévie fortement pour sorienter perpendiculairement au fil. Leffet magnétique a été multiplié par le nombre de tours du bobinage.Nous enroulons maintenant un fil de cuivre verni (donc isolé) autour dun cylindre de fer doux . Dès que le courant passe dans le bobinage, des objets ferreux sont attirés : le barreau exerce une forte aimantation. Cette aimantation cesse sitôt que lon coupe le courant.
Avec un bobinage autour dun noyau de fer, on a réalisé un électroaimant (un aimant intermittent).
Leffet magnétique du courant électrique a été découvert par le physicien danois Oersted vers 1820.
Alimenté en électricité (6 V), l'électroaimant attire des pièces métalliques contenant du fer: Ci dessous: on place un électroaimant devant une boussole (photo 1). Dès que l'on branche les fils sur la pile, l'aiguille de la boussole dévie: elle est soumise à une force magnétique créée par le passage du courant dans la bobine (photo 2). On a remarqué aussi que si l'on change le sens du courant, l'aiguille de la boussole dévie dans l'autre sens:
Bobines d'électroaimants des coffrets Gégé: III Applications des électroaimants
A - La sonnette électrique
(voir les expériences du coffret Gégé électricité) ![]()
Voir les images vidéos:
950 ko 250 ko 1 Mo Voir la sonnerie des coffrets Elektrikus - III - B Le télégraphe électrique Morse (vers 1840):
Observer l'électroaimant à deux bobines verticales qui actionne la pièce portant la mine traçante: projet : construction d'un télégraphe avec un coffret GéGé:
III - C Le haut-parleur, le microphone dynamique
Une application essentielle de l'effet électromagnétique: le haut-parleur. Ici l'on voit la fine bobine qui se trouve normalement placée dans le champ de l'aimant permanent:
chapitre en construction III - D Les moteurs électriques
Rotor à trois pôles d'un moteur de jouet: Rotor à 20 pôles d'un puissant moteur de ventilateur de voiture: Les bornes de chaque enroulement sont reliées aux lames de cuivre du collecteur: Moteur de démonstration, à rotor à deux pôles (coffret Gégé) ![]()
Schémas de l'encyclopédie Tout l'Univers en 16 volumes (1964) ![]()
Moteur universel de démonstration: Rotor d'un moteur électrique à 9 pôles, à gauche on aperçoit le collecteur et les charbons: IV. Comment produire ou stocker de l'électricité ?
A : Piles chimiques B : Accumulateur au plomb C : Générateurs magnétiques D : Cellules solaires
A - Piles chimiques
Observons l'intérieur d'une pile de 4,5 V :
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Nous remarquons que les trois éléments en zinc sont reliés par des lames soudées qui vont chacune du + vers le -.
Ces trois éléments de 1,5 V chacun sont reliés en série, c'est à dire qu'ils se suivent dans le même ordre.
Ainsi les tensions s'additionnent: 1,5 V + 1,5 V + 1,5 V = 4,5 V
Ci-dessous: une pile au zinc hors d'usage. L'enveloppe en métal totalement rongée par l'acide montre que des réactions chimiques sont à la base du fonctionnement des piles de ce type:
Réalisons le montage suivant : plaçons dans un godet rempli d'eau deux plaques de métal, l'une de cuivre (Cu) et l'autre de zinc (Zn). Les plaques ne se touchent pas. Branchons sur chacune un fil de jonction à pinces puis relions ces deux fils à une lampe de 2V. Rien ne se passe ! Pas plus de succès avec un moteur sensible branché à la place de la lampe
Maintenant, versons dans l'eau un peu d'acide sulfurique dilué. La lampe s'allume !
Notre dispositif produit donc, par lui-même, de l'électricité.
Nous venons de construire une pile chimique.
Au bout d'un certain temps, la pile cesse de fonctionner : elle ne peut fournir qu'une quantité limitée d'énergie électrique.Voir la vidéo (même montage avec un moteur électrique):
IV - B - Nous remplaçons les électrodes de cuivre et de zinc par deux plaques de plomb.
Rien ne se passe ; ce dispositif ne produit pas d'électricité par lui-même. Ce n'est pas une pile chimique.Nous relions les électrodes de plomb à une pile de 4,5V. Des bulles de gaz apparaissent dans le liquide sur les plaques de plomb. Un léger mouvement semble prendre naissance dans le liquide entre les deux plaques (ce phénomène est plus net si la source d'alimentation est plus puissante). Cela montre qu'il y a des réactions chimiques entre les électrodes et le liquide. Après environ une minute, nous débranchons la pile. La formation de bulles cesse.
Quand nous branchons à nouveau la lampe, celle-ci s'éclaire !
Elle luit pendant quelques minutes avant de s'éteindre doucement. Conclusion : notre dispositif a accumulé de l'énergie électrique.
Nous recommençons la manipulation et constatons que nous pouvons charger et décharger plusieurs fois notre accumulateur au plomb.Voir la vidéo d'un accumulateur au plomb: Même expérience en 2008 avec un godet rectangulaire et des plaques de plomb moulées Conclusion : ces expériences nous montrent que l'on peut produire de l'électricité à partir de réactions chimiques. On parle de générateurs électrochimiques : piles au zinc, à l'argent, au cuivre, au mercure, au lithium ; accumulateur au plomb, au cadmium nickel, au lithium
Autre expérience comparable:
Expérience de la pile électrique (assimilable à une pile Volta) - année 2007
Pour cette expérience il faut des plaques de cuivre, des plaques de zinc, du papier buvard, de l'acide sulfurique dilué, quelques fils, une ampoule de 2 V ou un moteur électrique:
Après avoir soudé le fil bleu sur une plaque de zinc et le fil rouge sur une plaque de cuivre, on empile les plaques en les séparant par le papier buvard:
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Cette expérience montre que l'on peut produire de l'électricité à partir d'une réaction chimique. Mais notre pile ne fonctionne pas longtemps: les plaques de zinc noircissent et la pile perd très vite de sa puissance. |
L'accumulateur au plomb IV - C. Générateurs mécaniques (générateurs électromagnétiques)
Rappel : lorsqu'on branche sur une pile un petit moteur électrique, celui-ci se met à tourner. Il transforme de l'énergie électrique en énergie mécanique.
- 1/ Expériences sur les moteurs à aimants permanents:
Branchons comme ci-dessous une diode luminescente sur un petit moteur à aimants permanents. Rien ne se passe: aucun courant ne circule en l'absence d'une pile.
Faisons maintenant tourner l'axe du moteur entre nos doigts: la diode s'éclaire (à condition de tourner dans le bon sens et très vite).
Variante de l'expérience : on utilise le train arrière d'une voiture jouet. On a branché une diode luminescente sur les fils du moteur. Lorsqu'on fait rouler les roues sur le sol, le moteur est entraîné à toute vitesse et la diode s'éclaire:
- Relions bornes à bornes deux petits moteurs à aimants permanents. Rien ne se passe ; il ne circule aucun courant entre eux. C'est normal puisqu'il n'y a pas de pile dans le circuit (pas de source d'électricité. )
- Forçons maintenant un des deux moteurs à tourner, en agissant sur son axe. L'autre moteur se met à tourner lui aussi !
Changeons de sens de rotation, tournons plus ou moins vite, arrêtons, recommençons : le second moteur reproduit systématiquement les mouvements du premier, mais avec moins d'amplitude ou de vitesse.Voir la vidéo d'un générateur mécanique avec une diode luminescente: Cette expérience nous montre que certains appareils sont capables de transformer l'énergie mécanique en énergie électrique. On les appelle des générateurs électromécaniques.
Il en existe de trois sortes : l'alternateur (voitures, génératrices de vélo, groupes électrogènes, centrales électriques) , la dynamo et le moteur à aimants permanents (lampes rechargeables à manivelles dites d'ailleurs lampes-dynamo .)Expérience complémentaire: nous relions bornes à bornes deux moteurs spéciaux absolument identiques munis d'une manivelle.
Pour 1 tour du générateur, le consommateur fait 3/4 de tour.
Pour 10 tours du générateur, le consomateur en fait 7 et demi (7,5 tours).
On en déduit que le rendement énergétique du système générateur-consommateur est de 75%.
Cela signifie qu'une partie de l'énergie est perdue lors de la transformation.
- 2/ Expériences avec une génératrice de vélo (appelée à tort "dynamo" de vélo alors que c'est un alternateur) :
Nous relions une diode luminescente à la génératrice de vélo apportée par Julie. Quand nous faisons tourner la molette, la diode s'éclaire. Nous remarquons qu'elle a tendance à clignoter plutôt qu'à s'éclairer en continu.
Pour mieux comprendre ce qu'il se passe, nous branchons sur la génératrice un ampèremètre à zéro central. À chaque tour de la molette, nous voyons l'aiguille basculer plusieurs fois d'un côté et de l'autre. Cela montre que le courant produit change de sens en permanence.
Notre génératrice produit un courant alternatif, c'est pourquoi on l'appelle un "alternateur":
cliquer pour voir la vidéo Visualisation sur l'écran de l'oscilloscope du courant alternatif fourni par la génératrice (mini alternateur) : réglages: 1 volt par division, base de temps 5 millisecondes par division. (1 V - 5 ms ) Voir la vidéo:
Courant alternatif filtré par une diode: Courant alternatif redressé par un pont de diodes: D - Les générateurs solaires - en construction
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